Le vin de Champagne

NON AU DIKTAT FRANCAIS !
L'histoire des irréductibles petits suisses
 
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Le 21
juin 1999, un accord agricole a été ratifié entre la Suisse et l'Union européenne.
Cet accord assure la dénomination "Champagne" d'une protection exclusive réservée à la région française ! A partir de cette date, les vaudois étaient censés avoir deux petites années pour écouler "certains vins", et encore, exclusivement hors de la Communauté. Au bout de deux ans, donc, l'appellation était censée avoir complètement disparue : une identité vieille de plusieurs siècles est ainsi en voie de suppression en toute simplicité et sans le moindre état d'âme !
Les 700 habitants
du village vaudois de Champagne et ses vignerons refusent de se plier sans réagir au diktat imposé par la France, soutenue par l'Union européenne. 
La résistance s'organise via un Comité de défense de l'appellation Champagne avec, à sa tête, Albert Banderet, syndic du village de 1986 à 1999.

La croisade juridique est en marche !
Le 1er juin 2004 est entrée en vigueur l'interdiction de vente sur le marché suisse sous l'appellation Champagne, en vertu des accords bilatéraux avec l'Union européenne. Le comité d'action pour la défense de Champagne conseille de ne pas contrevenir à cette disposition - et donc de suspendre les ventes - afin de pouvoir demander la reconnaissance des droits du village à une cour de justice. Le vin de Champagne se transforme temporairement en "Libre-Champ".

Un recours est donc introduit par le Comité d'action pour la défense de l'identité et des intérêts de la commune de Champagne, ainsi que par les vignerons concernés, auprès du tribunal de première instance des Communautés européennes à Luxembourg.
Malheureusement, le 3 juillet 2007, la Cour européenne de justice rend une ordonnance d'irrecevabilité.

Champagne, pas tombé de la dernière pluie
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- env. 4000 à 2500 av. J.-C. D’après Troyon,
il existait un menhir au Clos de la Pierre.
Un autre aurait été détruit aux environs du village. Découvertes éparses de silex taillés de céramiques né
olithiques, de haches polies, etc…visitable au Musée de Champagne .

- env. 2500 à 1000 av. J.-C. découvertes éparses de céramiques, épingles en bronze.

- env. 50 à 300 ap. J.-C. Une villa romaine
a été mise au jour (pars urbana), le long de la Vy d’Etraz (route romaine).
Le seigneur des lieux y vivait et exploitait un vaste domaine agricole (pars rustica).
La vigne, le blé sont les cultures les plus pratiquées.

- env. 300 à 700 ap. J.-C. Au lieu-dit Au Tombé, un cimetière burgonde,
puis franc a été découvert.



Les Raisins de la Colère

La première mention absolument explicite et aisément vérifiable par tout un chacun, de la culture de la vigne à Champagne date du 24 mars 1657.
Ce jour-là,
"Pierre , fils de feu François Tharin, de St.-Maurice (quartier de Champagne) vend à Bartholomé de Romerstahl un morcel de vigne rière St.-Maurice, sis en Es Costes, jouxte la vigne de Jacques Hugonin, pour le prix de 105 florins."

Le lecteur attentif aura compris deux faits importants :
- Il y a au moins deux vignes. Celle de Jacques Hugonin, qui jouxte celle de Pierre Tharin. Notons que 450 ans après, plusieurs descendants de ce vigneron figurent encore au nombre des propriétaires de vignes à Champagne.
- Puisque la vente de cette vigne a eu lieu en 1657, elle a été plantée avant cette date. Comme pour celle qui la jouxte. Quand ? Mystère !

Cette datation pourrait être confondue avec grosso modo celle de l’apparition
de la vigne à Champagne. Ce serait le cas si toutes les archives étaient conservées,
ce qui ne correspond pas à la réalité. Il s’agit simplement du document mentionnant
la culture de la vigne le plus ancien qui soit conservé.
Les premières vignes de Champagne sont très probablement beaucoup plus anciennes, sachant que dans le village voisin,
"le 2 mai 1365, Mermetus Mennier de Bonvillars doit à la confrérie du Saint-Esprit dudit lieu une cense de quatre pots de vin à la mesure du lieu, gagée sur sa propre vigne."

Les personnes de bons sens admettront que la culture de la vigne n’a pas mis
trois siècles pour arriver de Bonvillars à Champagne.

Mieux ! Des pépins de raisins d’époque romaine ont été mis au jour à Onnens,
ce qui tend a prouver que la vigne et le vin existent dans ce village depuis deux milles ans. En effet, on sait que se sont les romains qui sont à l’origine de la diffusion de la culture de la vigne et du vin dans notre région.

Les personnes de bons sens admettront que la culture de la vigne n’a pas mis 17 siècles pour arriver de Onnens à Champagne, où les romains sont également présents.



Champagne (CH) est nettement plus ancien que Champagne (F)


Comme pour la première mention de la culture
de la vigne qui date le document le plus ancien conservé, et non les premières plantations de vignes, il en va de même pour la première mention de Champagne.
Ce toponyme est d’origine latine et signifie
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« campagne ». Par conséquent, ce coin de pays s’appelle peut-être ainsi depuis la conquête romaine, soit depuis près de 20 siècles !
La présence d’une belle villa romaine le long de la voie est un bon indice.
Se sont les romains qui ont appris aux autochtones comment cultiv
er cette mauvaise herbe rampante qui nous intéresse tant aujourd’hui. On préfère le vin à la bière de ce côté de la Sarine depuis cette période.
Quoi qu’il en soit, il est inutile de remonter aussi loin dans le temps et de se perdre en conjectures stériles puisque le document le plus ancien qui soit conservé
date de 885, soit bien avant ceux de nos amis français !
En effet, cette année-là l’empereur Charles-le-Gros donna à V
odelgise, la villa de Campania avec la chapelle et divers biens, dont une ferme.

- En 889, le nom du village est orthographié Campanias.

- Au XIIème, l’église de Sainte-Marie de Champagne était paroissiale,
au moins jusqu’en 1285.
Gageons que le curé avait du vin du village pour accompagner l’ostie !

- Dès 1453, le site se nomme tour à tour Champaigne, Champanie, Champagnes et Champagne.

- A la fin du XVIe s., les LL.EE de Berne et Fribourg autorisèrent
les gens de Champagne à reconstruire à leur frais l’église de St.-Maurice.
Celle de Sainte-Marie fut dès lors  abandonnée et tomba en ruines.

- 1638-1715. Dom Pérignon, moine bénédictin. D’après la légende, il serait l’inventeur
du Champagne à bulles. Cette invention est sans conteste encore plus tardive et collective.

- En 1867, la superficie du territoire est de 1064 arpents fédéraux dont 100 en vignes (36 ha), 172 en prés, 374 en champs et près de 400 en bois

- En 1836, la commune 967 poses de terrain dont 79 (35.5 ha) en vignes.

- En 1914, la commune compte 382 ha dont 40 ha en vignes.

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